Cicatrices et laser

Dernière mise à jour le 08/09/2022 par Antonin Catrin

Le Centre Laser Sorbonne est fréquemment interrogé sur le traitement des cicatrices par laser ainsi que ses limites. Sans avoir la prétention de faire un panorama exhaustif voici quelques points de repère…

Revenons aux différents types de cicatrices et à leur traitement

Une cicatrice est une marque laissée – après guérison – suite à une perte de substance due à une coupure, une brûlure ou une incision chirurgicale ou toute autre blessure. Il faut toujours garder à l’esprit que l’aspect définitif d’une cicatrice et donc sa stabilité n’interviendront qu’au bout de 2 ans voire plus. C’est ce délai de cicatrisation qu’il convient généralement de respecter avant d’envisager un traitement laser lorsque celui ci est possible. Durant cette période l’exposition solaire est fortement déconseillée et la cicatrice doit être protégée par un écran total.

Les cicatrices présentent de multiples aspects et différentes formes :

  • Les cicatrices avec modification du relief cutané
  • Les cicatrices avec modification de la pigmentation de la peau
  • Sans compter celles qui associent des caractéristiques propres aux deux groupes !

Les cicatrices avec modification du relief

Elles peuvent être « atrophiques », en « pic à glace », en « cratère », « hypertrophiques » ou « chéloïdes ».

Cicatrices atrophiques

Elles présentent un aspect « enfoncé » ou de « sillons en creux » du fait d’une baisse de la qualité de la trame élastique dans la zone lésée. Leur traitement passe par les lasers de remodelage qui vont stimuler la synthèse de collagène dans la zone cicatricielle pour les atténuer. Leur disparition complète est impossible.

Cicatrices en pic à glace

Résultant le plus souvent de poussées d’acné juvénile ces cicatrices ressemblent à des impacts de pique ou d’aiguille. On les traite essentiellement par laser de remodelage.

Cicatrices en cratères

Egalement séquelles d’acné elles forment des creux semblables à des cratères. Leur traitement est chirurgical excision et “ponction-relèvement”, et par laser de remodelage. Les deux techniques sont souvent associées pour parfaire le résultat.

Cicatrices hypertrophiques

Résultant d’une prolifération excessive et inesthétique de tissu, elles surplombent le plan naturel de la peau dans la limite de la zone cicatricielle. On peut proposer dans un premier temps des applications locales de corticoïdes ou des injections de corticoïdes intra-lésionnelles et des pansements compressifs à base de silicone.
Par la suite, le traitement peut relever de l’ablation chirurgicale ou des lasers ablatifs de type erbium ou CO2. Le médecin est souvent amené à associer plusieurs techniques afin de “raboter” la cicatrice au mieux.

Au Centre Laser Sorbonne on vous proposera parfois des seances de laser Aramis (remodelage non ablatif afin de stimuler le collagène) ou de laser de relissage fractionnel non ablatif ICON 1540.

Cicatrices chéloïdes

Les cicatrices chéloïdes ont un mode de développement assez proche des cicatrices hypertrophiques mais elles s’en différencient en dépassant la zone cicatricielle et peuvent donner naissance à des “bras d’extension”. Certaines régions du corps sont plus fréquemment concernées (thorax, cou, oreilles). De même les phototypes élévés et certains groupes sanguins predisposent à ce type de cicatrices.
Le traitement médical est proche de celui des cicatrices hypertrophiques : application de crèmes corticoïdes pendant leur évolution, injection de corticoïdes intra lésionnel, techniques de compression mécanique par pansements.
Les lasers ablatifs de type CO2 ou erbium, sont utilisés également. L’ablation chirurgicale est possible mais les échecs chirurgicaux sont malheureusement toujours possibles lors de ces reprises.

Les cicatrices avec troubles de la pigmentation

Au delà des 2 ans nécessaires à la stabilisation de la cicatrice, il peut persister plusieurs types de troubles de la pigmentation contre lesquels on associera – la aussi – des techniques mixtes.

Sur des cicatrices vascularisées (rouges)

De multiples petits vaisseaux (télangiectasies) peuvent compliquer l’évolution d’une cicatrice et empêcher un retour à la normale de la peau. La présence de ces vaisseaux est naturelle pendant la phase aigue de la cicatrisation et permet l’arrivée des cellules réparatrices, mais leur persistance n’est pas normale.
Habituellement le traitement de ces rougeurs passe par le laser vasculaire de type KTP ou Colorant Pulsé ou les lumières pulsées IPL ou plus récemment ICON avec le filtre vasculaire. (Découvrez aussi comment effectuer une épilation définitive au laser).

Sur des cicatrices pigmentées ou hyper-pigmentées

C’est la production cutanée anormale de pigment mélanique qui est le plus souvent responsable.
Dans certains cas, le pigment est un dérivé du fer (“hémosidérine”) lorsque des globules rouges ont éclaté à l’occasion du traumatisme.
les pigments à base de fer seront traités par les lasers de détatouage et les cicatrices hyper-pigmentées par les lasers pigmentaires. Parmi ces lasers on retrouve les lasers Q-switched. Leur mécanisme consiste à fragmenter les pigments mélaniques en petites particules qui sont ingérées puis éliminées naturellement par l’organisme. On utilise également des lumières de type ICON MaxG qui d’ailleurs dans des cas bien particuliers peuvent s’appliquer aux peaux foncés.

Sur des cicatrices dépigmentées ou hypo-pigmentées

les mélanocytes responsables de la pigmentation de la peau peuvent être détruits dans leur totalité ou partiellement lors du traumatisme et la région dépourvue de ces cellules sera incapable de produire du pigment cutané : la cicatrice reste claire voire blanche.
Les traitements sont souvent incomplets et l’on a recours parfois à la dermopigmentation (tatouage médical au moyen de pigments validés proches de la couleur de la peau), ou au laser excimer (308 nm) dans les couleurs proches des UV (afin de stimuler la production des mélanocytes qui subsistent dans la zone de cicatrice) ou aux lampes UV-B bande étroite.

Enfin il est difficile et souvent déconseillé de traiter des cicatrices post-opératoires qui ont été irradiées car les rayons provoquent des modifications du tissu.

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